24/11/23 – Interventions au Parlement Francophone Bruxellois

Suite à des échanges avec Magali Plovie, alors Présidente du Parlement Francophone Bruxellois, la Plateforme d’observation des droits culturels de Culture & Démocratie avec La Concertation – Action culturelle bruxelloise ont été invitées à une séance plénière de ce Parlement le 24 novembre 2023 dernier. L’occasion a été prise pour partager la recherche participative en cours autour de l’effectivité des droits avec le témoignage de l’équipe du centre culturel d’Evere L’Entrela’ en termes de réussites, de difficultés et manquements en vue de contribuer à l’effectivité des droits culturels. Les interventions de Laura Mélardy de La Concertation accompagnée de Charlotte Lalau du centre culturel Wolubilis et Thomas Steygers de la Maison de la création ont nourri le propos vers un plaidoyer commun autour des droits culturels en matières de politiques culturels. Laurence Adam et Céline Galopin d’Article 27 Bruxelles ont également été conviées à la séance, quoique la structure a préféré défendre sa propre vision et démarche en termes d’accès et de participation à la vie culturelle, leur intervention est pertinente pour nourrir le décloisonnement et penser les droits culturels au-delà du secteur des centres culturels.

Dans l’ensemble, les échanges ont été riches et constructifs. Les député·es parlementaires étaient curieu·ses et intéressé·es par les différents apports. Voici quelques points à retirer du compte rendu disponible ci-dessous en intégralité:

  • Les référentiels des droits culturels – ancrés dans les droits fondamentaux et humains – et leur mise en pratique par les centres culturels à différents niveaux (local, régional et international), avec les exemples bruxellois des centres culturels d’Anderlecht Escale du Nord et d’Evere l’Entrela’ notamment en termes d’accès et de participation à la vie culturelle, de coopération avec d’autres secteurs socioculturels,… Les difficultés rencontrées touchent notamment à la charge administrative liée aux justifications et à leur calendrier. Pour autant, le décret du 21/11/2013 des centres culturels a permis de légitimer les actions au regard des actions. Ce texte a pu être reçu comme une couche en plus mais a aussi permis de prendre du recul et évaluer les projets menés, en donnant une place centrale à l’humain et son pouvoir d’agir au sein de son environnement.
  • Les missions de la Plateforme en termes de problématisation des référentiels des droits culturels en dialogue avec les pratiques de terrain, ainsi que de valorisation et communication autour des démarches et initiatives menées autour des droits culturels. Les pistes de recherche autour de l‘observation et l’évaluation de l’effectivité, ainsi que le travail avec les droits culturels en termes de réflexivité entre référentiels et pratiques, d’outils et méthodologies, et de questionnement autour de la contribution à l’effectivité.
  • En contexte d’austérité au niveau européen, quel financement pour le secteur culturel, avec quel plan économique au niveau de la Région Bruxelles-Capitale ? Quelle possibilité pour un financement pérenne des opérateurs structurels?
  • Comment travailler avec des publics éloignés de la culture? Comment favoriser la rencontre des publics, la mobilité et la mixité des publics ? Quelles sont les difficultés rencontrées dans l’espace public? Quels sont les freins autre que financiers à l’accessibilité?
  • Comment se déploient les relations entre acteur·ices culturels et écoles dans le cadre du PECA ? Quelle mise en œuvre des droits culturels à ce niveau et dans des politiques culturelles plus transversales ?
  • Quelle relation entre les pouvoirs publics et le monde associatif, quelles sont les priorités ? Quels sont les éléments à travailler par la Commission communautaire française pour renforcer l’effectivité des droits culturels ? Quelle collaboration avec les homologues néerlandophones, quelle perspective pour des projets bicommunautaire ?
  • Le véritable engagement des travailleur·ses autour de l’accès à la culture notamment, et le besoin que cette thématique occupe une place centrale dans les débats politiques entre autres dans le cadre de ce Parlement et ce malgré les différentes législatures.
  • Le besoin de défendre la multiplicité des approches et méthodes en termes d’action culturelle. Et en ce sens, le besoin de simplifier les démarches administratives en apportant davantage de transversalité entres les services administratifs de la COCOF.
  • La traduction parfois éprouvante entre différents secteurs socioculturels au regard des droits culturels. Le PECA vient parfois formaliser – voire rigidifier – des relations déjà existantes secteurs scolaires, culturels et artistiques, parfois il permet que des relations puissent s’établir.
  • La proposition du tarif social culturel élargi au-delà des bénéficiaires d’allocation sociale.
  • Le besoin d’investir davantage pour consacrer des ressources aux missions d’accès, de participation et de réflexivité au regard des droits culturels, notamment en termes de formations qui seront proposées par la Plateforme.

Ces échanges sont donc à suivre de la part des député·es présent·es et plus largement celles et ceux membres de la Commission communautaire francophone. A suivre donc en matière de l’engagement des politiques culturelles à l’effectivité des droits culturels !

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