7-9/12/22 – Formation et rencontres franco-belges autour des droits culturels

La Plateforme d’observation des droits culturels de Culture & Démocratie et l’ASTRAC s’associent dans le cadre du cycle Cultiver les droits culturels. Expérimenter Paideia pour contribuer à l’appropriation des droits culturels en facilitant leur traduction dans les pratiques, et vice versa.

Dans ce contexte, un temps d’approfondissement et de rencontres franco-belges sera organisé avec Réseau Culture 21, le mercredi 7 décembre après-midi et soirée et la journée du jeudi 8 décembre à Forest (Bruxelles).

L’initiative s’intègre dans une formation longue de Réseau Culture 21 dont nous accueillons le module de clôture en Belgique !

Le programme prévoit des échanges de pratiques franco-belges et une journée de réflexions et de discussions sur le développement du plaidoyer pour les droits culturels et le rôle des instruments internationaux.

Plus d’informations ici

Nous avons la chance de pouvoir accueillir à cette occasion une bonne trentaine de nos collègues et complices qui souhaitent aller plus loin dans leurs explorations des droits culturels ! Une connaissance de base de ces droits est attendue ; une certaine familiarité avec la démarche Paideia sera utile.

Attention, si vous souhaitez participer à tout ou une partie des moments de formation-rencontres, le nombre de places étant limité, nous vous invitons à vous inscrire sans attendre ! Pour la même raison, nous pourrons décider, en fonction de l’affluence, de donner la priorité à une personne par organisation.

Clôture des inscriptions le 28 novembre.

Au plaisir d’échanger et de vous compter parmi nous !

5 rencontres autour des droits culturels

Une série de 5 rencontres ouvertes à un large public d’actrices et acteurs de terrain, tous secteurs confondus, visent à:

  • mieux faire connaître et comprendre les droits culturels,
  • permettre d’exprimer et de partager les différentes questions qu’ils évoquent,
  • contribuer à les travailler au quotidien avec plus d’aisance,
  • mieux se connaître entre acteurs concernés par ces droits,
  • s’inspirer mutuellement et envisager des collaborations.

Trois rencontres ont eu lieu depuis l’automne 2021:

==> La dernière rencontre du cycle a réuni plus de 70 personnes le 20 octobre 2022 au Centre culturel d’Ottignies-Louvain-la-Neuve.
Au programme: des ateliers d’introduction aux droits culturels, pour défricher quelques notions-clé de la Déclaration de Fribourg ou pour parler des droits culturels en ses propres mots, de nouveau un atelier « Analyser ses pratiques professionnels au regard des droits culturels » (voir ci-dessus) et un forum ouvert autour des questions soulevées par le développement des droits culturels au sein d’actions spécifiques.
Le programme de la rencontre est à relire ici. Le compte-rendu et les outils de la journée sont disponibles là.

==> La deuxième rencontre a eu lieu le 8 février 2022 à La Marlagne à Wépion, dans le cadre de la Jpro de l’ASTRAC.
Elle proposait en matinée une table ronde « La démocratie et les droits humains à l’épreuve de la pandémie » avec la participation de Luc Carton, Patrick Charlier et Céline Nieuwenhuys.
L’après-midi, les ateliers « Analyser ses pratiques professionnels au regard des droits culturels » ont permis de découvrir un outil clé de la méthode PAIDEIA, « l’analyse de cas« , et de partager des réflexions et des interrogations à partir d’un récit d’une action de terrain.

==> Le cycle a été ouvert le 16 novembre 2021 avec une première rencontre aux Abattoirs de Bomel à Namur.
Celle-ci se voulait notamment une introduction aux droits culturels à travers des animations participatives et ludiques nourries des représentations de chacune et chacun.
L’invitation et le programme sont à relire ici.

2 rencontres sont encore prévues. Plus d’informations dès que possible.

20/10/2022 – la Journée #3 du cycle Cultiver les droits culturels

Ce 20 octobre dernier avait lieu la 3e Grande Rencontre du cycle Cultiver les droits culturels: expérimenter Paideia. Cette journée était organisé par la Plateforme d’observation des droits culturels de Culture & Démocratie et l’Astrac, réseau des travailleur·ses en centres culturels, au Centre culturel d’Ottignies Louvain-La-Neuve.

Autant d’images qui témoignent d’une journée enrichissante ! Tant de marques d’intérêt, de démarches énergiques et de réflexions dans les échanges entre travailleur·ses de centres culturels en Fédération Wallonie-Bruxelles et au-delà.

Un pas de plus pour faire culture commune autour des droits culturels !


Voici les principaux outils utilisés dans le cadre du cycle de travail.
N’hésitez pas à vous les approprier!

  • Vidéo: Quelques notions-clé des droits culturels selon la Déclaration de Fribourg expliquées par Patrice Meyer-Bisch; Christine Saincy, Milène Bidault, Jean-Pierre Chrétien-Gony et Luc Carton
  • Carnet: À la découverte des droits culturels guidé·e·s par la Déclaration de Fribourg et la démarche Paideia.
    La Déclaration de Fribourg déclinée à travers 8 droits ou notions fondamentales.

    Fichier en format pdf pour impression sous forme de livret
  • Effectivité des droits culturels. Fiche pour observer et analyser une action ou une pratique au regard des droits culturels.
    Outil d’auto-évaluation d’une action/pratique au regard des 8 droits de la Déclaration de Fribourg. L’analyse s’effectue au fil d’allers-retours entre l’auteur·e de la fiche et un·e personne formée à la démarche Paideia qui se charge de la relecture et dont les questions invitent l’auteur·e à approfondir ses réflexions. La confrontation de plusieurs analyses réalisées dans un même contexte peut permettre de définir des problématiques, enjeux et propositions communes pour nourrir un plan d’action. Contactez-nous pour plus d’informations.

Cycle Cultiver les droits culturels : Expérimenter Paideia

La Plateforme d’observation des droits culturels de Culture & Démocratie et L’ASTRAC développent une dynamique pour contribuer à mieux s’approprier les droits culturels et les reconnaître plus facilement dans ses pratiques, afin de mieux les défendre et les promouvoir!

Le cycle « Cultiver les droits culturels. Expérimenter Paideia » propose:

  • des rencontres à destination d’un large public d’actrices et d’acteurs qui s’intéressent aux droits culturels ;
  • un accompagnement de celles et ceux qui souhaitent, individuellement ou collectivement, aller plus loin dans l’analyse de leurs pratiques au regard des droits culturels, notamment à en s’appuyant sur la méthode de l’ « analyse de cas » .

Nos approches et outils sont ceux développés par Réseau Culture 21 dans le cadre de la démarche Paideia, ancrée dans la Déclaration de Fribourg sur les droits culturels de 2007.

Sur cette page, consultez nos rencontres et nos outils et/ou ou contactez-nous pour plus d’informations.

Le plaidoyer pour les droits culturels : entre local et international

En faveur d’un plaidoyer pour les droits culturels, la Plateforme d’observation des droits culturels croise les dimensions internationale et locale: d’une part, en suivant la formation-action Paideia du Réseau Culture 21 et d’autre part, en menant une recherche participative avec les centres culturels de la Fédération Wallonie-Bruxelles autour de l’effectivité des droits culturels.

Cultiver les droits culturels – Expérimenter Paideia #2 – 08/02/2022

Faisant suite au premier volet du cycle de rencontres « Cultiver les droits culturels – Expérimenter Paideia #1/ Explorer, défricher : Introduction aux droits culturels » initié par l’ASTRAC et la Plateforme d’observation des droits culturels (Culture & Démocratie) le 16 novembre 2021 aux Abattoirs de Bomel à Namur, nous avons le plaisir de vous convier à…

5 rencontres autour des droits culturels

Une série de 5 rencontres ouvertes à un large public d’actrices et acteurs de terrain, tous secteurs confondus, visent à mieux faire connaître et comprendre les droits culturels ; permettent d’exprimer et de partager les différentes questions qu’ils évoquent ; contribuer à les travailler au quotidien avec plus d’aisance ; mieux se connaître entre acteur·ices…

20/10/22 – Cultiver les droits culturels – journée #3

Cultiver les droits culturels – Expérimenter Paideia*

Les droits culturels: des droits humains fondamentaux consacrés dans différents textes internationaux, portés par une vision de la culture qui cherche à garantir aux personnes de pouvoir cultiver et partager ce qui donne sens à leur existence et à leur développement.

Mais que sont ces droits concrètement ? Comment les reconnaître, les traduire, les faire vivre dans nos pratiques quotidiennes ? Comment en parler autour de nous? Comment se nourrir les un·e·s les autres et faire réseau ensemble ?

C’est autour de ces questions que nous travaillerons lors des rencontres du cycle « Cultiver les droits culturels », guidé·es par la démarche Paideia*.

Une initiative de l’ASTRAC et de la Plateforme d’observation des droits culturels de Culture & Démocratie, accompagnée par Réseau Culture 21.


Journée 3 : 20/10/2022

Un troisième temps de rencontre et d’échange,
de découverte et d’approfondissement
pour (mieux) s’emparer de notions fondamentales
travailler leur mise en pratiques,
partager l’univers qu’elles représentent.


Programme de la rencontre

Le programme qui suit sera affiné et complété dans le courant des jours qui suivent; il peut subir des modifications légères, notamment au niveau de l’horaire.
En fonction du nombre d’inscrit·e·s, les ateliers pourront être dédoublés.

  • 9h00: Accueil, café/thé
  • 9h30 – 12h30: Introduction et travail en ateliers
    • ATELIER 1: « À la découverte des droits culturels »
      Une mise en jeu et en mouvement des notions clé du référentiel – pour les « novices » du cycle.
    • ATELIER 2: « Parler des droits culturels en ses propres mots »
      Des mises en situation pour aller plus loin dans sa maîtrise des droits – pour les personnes qui ont participé aux rencontres précédentes.
  • 12h30: Pause repas
  • 13h30-16h30: Travail en ateliers
    • ATELIER 3: « Analyser ses pratiques au regard des droits culturels »
      Un exercice d’analyse collective d’une action, basée sur l’écoute active.
    • ATELIER 4: « Les droits culturels, pour une meilleure prise en compte des spécificités d’une action? »
      Un forum ouvert nourri des questions apportées par les participant·e·s pour échanger autour d’une thématique et/ou entre actrices et acteurs impliquées dans des actions semblables
  • 16h30: Conclusions et clôture de la journée

Infos pratiques
  • Pour qui ? Pour chaque acteur·ice de terrain intéressé·e. Pour les professionnel·les de la culture, de l’éducation permanente, de l’action sociale… et leurs complices.
  • Quand ? Le jeudi 20 octobre 2022, de 9h30 (accueil dès 9h) à 17h
  • Où ? Au Centre culturel d’Ottignies-Louvian-la-Neuve, avenue des Combattants 41 à 1340 Ottignies
  • Participation financière :
    Avec sandwich: 25 euros par personne
    Sans sandwich: 20 euros par personne
    À payer sur le compte de Culture & Démocratie (IBAN: BE65 5230 8036 6696 – BIC: TRIOBEBB) avec la communication « Cultiver les droits culturels 20/10 – inscription + NOM et Prénom »
  • Inscriptions à l’aide du formulaire pour le 10 octobre au plus tard.
    Attention: Pour garantir la qualité des échanges, le nombre de participant·e·s est limité à 100 personnes.
  • Il n’est pas indispensable d’avoir participé aux autres rencontres du cycle ni de participer à sa suite.

* La démarche Paideia du Réseau Culture 21 (France) propose depuis 2012 un accompagnement pour analyser et faire évoluer les pratiques professionnelles des acteurs publics et associatifs au regard des droits culturels tels qu’ils sont explicités dans la Déclaration de Fribourg (2007).

Cultiver les droits culturels – Expérimenter Paideia #2 – 08/02/2022

Faisant suite au premier volet du cycle de rencontres « Cultiver les droits culturels – Expérimenter Paideia #1/ Explorer, défricher : Introduction aux droits culturels » initié par l’ASTRAC et la Plateforme d’observation des droits culturels (Culture & Démocratie) le 16 novembre 2021 aux Abattoirs de Bomel à Namur, nous avons le plaisir de vous convier à ce nouvel évènement.

Nous aurons l’occasion de vous retrouver le mardi 8 février 2022 lors de la Journée professionnelle de l’ASTRAC à la Marlagne (chemin des Marronniers 26, 5100 Namur), lors d’un atelier pour analyser sa pratique au regard des droits culturels selon la méthode Paideia.

>>> Plus d’informations et inscription (obligatoire !) en suivant ce lien. <<<


Depuis fin 2012, Réseau Culture 21 développe en partenariat avec l’Institut interdisciplinaire d’éthique et des droits de l’Homme de l’Université de Fribourg (IIEDH) et son Observatoire de la diversité et des droits culturels la recherche-action appelée Paideia. Celle-ci a pour objectif d’analyser collectivement comment les droits fondamentaux et en particulier les droits culturels sont pris en compte dans les politiques et les actions de développement territorial.

L’analyse de « cas d’école » constitue un pilier central de la méthode Paideia. Elle permet d’interroger la prise en compte des droits culturels au sens large dans les différents aspects d’une action et vise à une plus grande effectivité de ces droits dans le cadre d’un programme dépassant l’échelle de celle-ci.

Le plus souvent, la réalisation d’une analyse de cas se concrétise individuellement, par écrit pour donner lieu à une « fiche de cas ». À l’occasion de la Jpro2022, les participants auront l’occasion de tester l’approche collectivement, sous la forme d’un atelier basé sur l’écoute active.


Animation : Julia Bailly (ASTRAC), Valérie Lossignol (Central – Centre culturel de La Louvière, ASTRAC), Pascale Piérard (Centre culturel Ourthe et Meuse, ASTRAC) et Liesbeth Vandersteene (ASTRAC).
Nous serons accompagnées par Luc Carton, philosophe, vice-président de l’Observatoire de la diversité et des droits culturels (Fribourg, Suisse), ancien inspecteur FWB et Jean-Luc Piraux, comédien.

Cultiver les droits culturels – 16/11/2021

Cultiver les droits culturels – Expérimenter Paideia*

Les droits culturels : des droits humains fondamentaux consacrés dans différents textes internationaux, portés par une vision de la culture qui cherche à garantir à chaque personne la reconnaissance de sa dignité ancrée dans son identité culturelle particulière et multiple.

Mais que sont ces droits concrètement ? Pourquoi et comment les faire vivre et les traduire dans nos pratiques quotidiennes ? Comment les partager et faire réseau ensemble ?

Un cycle de 5 rencontres abordera ces questions et celles que chacune et chacun apportera.

Nos expériences concrètes, nos interrogations face aux références théoriques et méthodologiques y seront autant d’atouts pour nous aider à cheminer singulièrement et collectivement, guidé·es par la démarche Paideia*.

Une initiative de l’ASTRAC et de la Plateforme d’observation des droits culturels (Culture & Démocratie), accompagnée par Réseau Culture 21.


Journée 1 : 16/11/2021

« Explorer, défricher »
Introduction aux droits culturels

Une journée d’échanges et de réflexion collective.

Une mise en jeu des droits culturels pour s’emparer de chaque droit à partir de ses propres représentations et pratiques.

Pour exprimer, partager et confronter les différentes questions qu’ils évoquent.


Programme détaillé
  • 9h: accueil
    café/thé
  • 9h30: début de la rencontre
    « Entrée en matière »
    Interventions : Morgane Degrijse (Plateforme d’observation des droits culturels – Culture & Démocratie), Valérie Lossignol (Central, Centre culturel de La Louvière), Pascale Piérard et Caroline Renaud (Centre culturel Ourthe et Meuse), Julia Bailly et Liesbeth Vandersteene (ASTRAC)
    Avec Jean-Luc Piraux (comédien)
  • 11h: travail en ateliers
    « À la découverte des droits culturels »
    4 ateliers de mise en jeu et en mouvement des 8 droits culturels pour défricher les notions clé du référentiel
    Animation: Morgane Degrijse et Maryline Le Corre (Culture & Démocratie), Valérie Lossignol, Pascale Piérard et Nora Marcolungo (Centre culturel Ourthe et Meuse), Julia Bailly et Liesbeth Vandersteene.
  • 13h: pause repas
  • 13h20 (facultatif): ateliers libres du midi
    Au menu; participation à la carte:
    – – Balade culturelle dans le quartier des Abattoirs. Proposée par le Centre culturel de Namur
    – – Témoignage par Jean-Luc Piraux sur son travail pendant le confinement
    – – Mise en réseau. Mieux se connaître entre participants et commencer à échanger sur ses pratiques liées aux droits culturels. Animation: Julia Bailly
    – – Le cycle de travail « Cultiver les droits culturels ». Présentation du projet et de la démarche Paideia par Morgane Degrijse et Liesbeth Vandersteene
  • 14h30: poursuite du travail en ateliers
    « À la découverte des droits culturels »
  • 16h40: clôture de la journée
    Retour de Jean-Luc Piraux sur le travail en ateliers.
    Suite du processus par Valérie Lossignol.

Infos pratiques
  • Pour qui ? Pour chaque acteur·ice de terrain intéressé·e. Pour les professionnel·les de la culture, de l’éducation permanente, de l’action sociale… et leurs complices.
  • Quand ? Le mardi 16 novembre 2021, de 9h30 (accueil dès 9h) à 17h
  • Où ? Aux Abattoirs de Bomel (Centre culturel de Namur), Traverse des Muses 18, 5000 Namur
  • Participation financière : 15 euros par personne à payer sur le compte de l’ASTRAC (BE41 0682 1353 4110) avec la communication « Cultiver les droits culturels 16/11 – inscription + NOM et Prénom »
  • Inscriptions à la première journée pour le 9 novembre au plus tard. Il n’est pas nécessaire (mais intéressant) d’assister aux 5 rencontres.

Pour garantir la qualité des échanges, le nombre de participant·es est limité à 100 personnes : les inscriptions sont désormais clôturées.


* La démarche Paideia du Réseau Culture 21 (France) propose depuis 2012 un accompagnement pour analyser et faire évoluer les pratiques professionnelles des acteurs publics et associatifs au regard des droits culturels tels qu’ils sont explicités dans la Déclaration de Fribourg (2007).

Jacques Franck – Murmuziek

Murmuziek est un atelier de création musicale mené au sein de la maison de peines pour hommes de Forest dont la deuxième édition a eu lieu entre janvier 2018 et août 2019. La prison de Forest a été préférée à la maison d’arrêt de Saint-Gilles – même si elle se situe en dehors du territoire d’action classique du Jacques Franck – car les détenus y demeurent plus longtemps, ce qui permet de mettre en place des projets sur le plus long terme. Une animatrice du centre coordonne le projet, en collaboration avec la direction de la prison et en partenariat avec la Fondation pour l’Assistance Morale aux Détenus, alors que les ateliers sont animés par une chanteuse, un musicien et un ingénieur du son. Il·elles viennent avec du matériel d’enregistrement et de traitement du son ainsi qu’avec leurs savoir-faire et compétences respectives, dans le but de réaliser une production musicale. L’objectif est d’ouvrir un espace de liberté et d’expression dont les détenus peuvent s’emparer pour inventer leur projet, avec le soutien et le conseil des artistes. Le projet n’a pas de vocation sociale et ne cherche pas à simplement occuper les détenus, mais plutôt à valoriser la capacité créatrice de chacun dans des conditions professionnelles, de participer à leur émancipation et dignification personnelle. Voir à ce sujet le texte de Jean-Pierre Chrétien-Goni : « Dignifier ».

Cela a mené à la production d’un album de rap, slam et beatbox, diffusé en ligne et lors de festivals internationaux. Le collectif s’est également produit sur scène lors de deux concerts au sein de la prison, un au BRASS (avec trois détenus ayant eu permission de sortir) et un au cinéma Nova avec d’anciens détenus. Zorobabel, un atelier de production audiovisuel (et CEC), a aidé à la réalisation de clips musicaux, également disponibles en ligne. Les visages et noms des détenus n’apparaissent évidemment pas dans la communication, pour ne pas risquer de choquer certaines personnes à l’extérieur, respecter leurs droits à l’image et ne pas les affubler d’une étiquette « détenus » ou « ancien détenu », une fois qu’ils sont libérés. Lorsqu’ils participent à des événements dans d’autres cadres, il leur appartient entièrement de se revendiquer de Murmuziek ou pas, avec tout ce que cela implique de leur parcours de vie. L’animatrice m’a précisé tenir au fait de les appeler « les gars » plutôt que « les détenus », de ne pas les réduire à cette condition, même si elle fait partie d’eux. Cette reconnaissance en tant qu’artistes à part entière, indépendamment de leur parcours carcéral, s’exprime par exemple lorsqu’ils jouent dans d’autres circonstances que la journée nationale de la Prison.

Cette action est d’autant plus percutante en matière d’exercice des droits culturels, qu’elle touche des personnes enfermées, privées d’une bonne partie de leurs droits et libertés, notamment culturels. Les ateliers se font dans le respect de l’identité de chacun, de ce qu’il veut en exprimer ou non : comme la forme, le contenu n’est pas imposé, ce qui permet à l’action de se réinventer sans cesse, de ne pas être figée dans le temps. Au-delà du droit d’accès à la culture et de participer à la vie culturelle, Murmuziek travaille la liberté d’expression et de création ainsi que la diversité culturelle en permettant à des détenus qui ne se connaissent pas, souvent issus de différentes communautés culturelles et linguistiques – ce qui se répercute dans les productions musicales – de collaborer autour d’un projet artistique commun.

Les résultats sont là : les détenus s’impliquent dans le projet, reviennent aux ateliers, en motivent d’autres, et vont même jusqu’à répéter leurs chansons et chorégraphies, travailler leurs textes en dehors des horaires prévus. Ils se responsabilisent et se projettent d’un atelier à l’autre. Encore une fois, les effets que cela produit sur eux sur le long terme sont difficilement mesurables, comme l’exprime l’animatrice : « C’est semer des graines, quelque part. Ce sont des gens qu’on pourra reprogrammer ici, qui pourront eux-mêmes peut-être monter des projets, va savoir, on sait pas ce qui peut se passer ». La relation et les répercussions ne s’arrêtent pas à la fin de l’atelier, le centre culturel ouvre des portes.

Mais la mise en place et la justification d’une telle action n’est pas aisée pour autant. Cela nécessite une bonne entente, voire une complicité, et une bonne dose de respect mutuel avec l’institution carcérale et les gardien·nes (garant·es des conditions pratiques : aller chercher les détenus un par un, préparer une salle, etc.), mais aussi une organisation sans faille (obtenir une autorisation pour entrer et faire entrer du matériel prison n’est pas une mince affaire). Le travail de mise en confiance et le fait de se situer sur un pied d’égalité avec les détenus nécessite certaines compétences humaines et du temps. Il faut notamment rester vigilant à mettre véritablement sur pied un projet participatif et ne pas imposer ses idées, mais aussi accepter les imprévus et la participation à géométrie variable des détenus (transfert, libération, isolement, etc.) Comme le dit la directrice du Jacques Franck : « La réussite d’un projet comme celui-ci, comme tous les projets avec des gens qui sont en rupture sociale, c’est un travail de proximité, de confiance et de respect de tout le monde. »

Le financement d’un tel projet n’est pas non plus facile, car il est assez coûteux. Cependant, le résultat – tant en termes de qualité artistique que d’émancipation citoyenne – est à la hauteur de l’investissement pécunier et humain demandé. Il est intéressant de noter que dans ce cadre particulier, le référentiel du décret de 2013 basé sur les droits culturels, a donné au Jacques Franck (et à ce type de projets en dehors des rails mais porteur de sens) des arguments de poids auprès des pouvoirs subsidiants ainsi qu’une légitimité juridique face aux personnes se demandant pourquoi un centre culturel allait mettre son nez en prison. Il s’agit également d’un outil interne puissant, en termes d’évaluation de la légitimité de telle ou telle action par rapport à une autre, de vérification constante que l’on se situe toujours bien dans le cap déterminé par l’analyse partagée du territoire.

Pourtant, en attente d’un accord de subvention du projet suite à un changement politique et à cause de la crise sanitaire, les ateliers n’ont pas pu redémarrer en 2020. L’injonction de favoriser l’exercice des droits culturels n’a pas été suivie d’un refinancement permettant de développer des méthodes participatives adaptées, qui demandent davantage de temps et d’investissement de la part des équipes, et il n’est donc pas possible d’inclure ce type de projet dans les actions du centre culturel de manière structurelle. Depuis, les liens se délitent, les artistes associé·es cherchent du travail ailleurs et tout le travail de longue haleine effectué sera sans doute à reprendre de zéro. Mais comment faire éprouver à un·e élu·e la puissance de la rencontre d’humanité ressentie lors d’un concert en prison ?



Plus d’infos ICI.

Entrela’ – Résidence participative d’artiste

Le centre culturel d’Evere a mis en place depuis 2016 cinq résidences participatives d’artistes dans un quartier socialement défavorisé de la commune. Pendant un certain temps, l’artiste peut utiliser un espace communautaire situé au cœur du quartier Platon pour développer son œuvre participative avec les habitant·es. En 2019, Pauline Richon, dans le cadre des Journées du Patrimoine, a réalisé plusieurs installations dans l’espace public afin de faire dialoguer les intentions de l’architecte avec les manières dont les gens habitent actuellement le lieu. Pour ce faire elle a mis en place plusieurs dispositifs participatifs afin d’inviter les habitant·es à réfléchir et créer ensemble.

L’Entrela’ résume l’ensemble de sa démarche d’analyse partagée par une phrase : « Tous ensemble, solidaires, métissés et égaux, faisons de Bruxelles une “ville plaisir”». Cet enjeu global concerne toutes les actions mises en place par l’institution et permet de créer du lien entre ses différents pôles (Centre culturel, Centre d’Expression et de Créativité, Plan de Cohésion Sociale, Espace Public Numérique, Éducation permanente), d’unir l’équipe dans une visée commune pétrie de sens. Les enjeux plus spécifiques travaillés par ces résidences sont d’« encourager les démarches de citoyenneté active et susciter l’épanouissement collectif » ainsi que de « favoriser la rencontre, la convivialité et développer une identité plurielle ». Plusieurs travailleur·ses du centre culturel collaborent autour de cette action, dont un acteur du CEC, une animatrice et un travailleur communautaire implanté dans le quartier Platon, où il met en place des projets d’éducation permanente. Ce dernier facilite vraiment l’implantation de l’artiste au cœur du quartier, par exemple en lui proposant des événements ou lui présentant quelques personnes ressources importantes. Cette coopération culturelle permet d’encadrer et soutenir l’action implantée dans le territoire à l’aide d’un ensemble de compétences et de points de vue complémentaires, également intéressants pour son évaluation en continu.

La Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale est un partenaire extérieur. C’est aussi le cas des artistes, qui arrivent au gré de propositions et rencontres « fortuites », à condition d’employer une méthode participative engageant les habitant·es (ce qui nécessite une affinité avec le social) et que leur projet soit en rapport avec les enjeux du territoire et le diagnostic local du quartier. Ces résidences fonctionnent financièrement grâce à des appels à projet. Une grande vigilance est cependant maintenue pour éviter d’orienter ou de brider les pratiques de l’artiste, de corrompre ses dispositifs participatifs en les dotant d’objectifs a priori. Le résultat final ne peut être préjugé et importe moins que le trajet participatif parcouru en commun. Un subside structurel ne résoudrait pas forcément le souci, car il faudrait également souscrire à certaines conditions pour y prétendre.

L’action est véritablement issue du territoire et des habitant·es, car l’artiste en résidence ne propose pas un projet hors sol, déconnecté des réalités du quartier, de manière descendante. Une importante médiation est nécessaire, même dans un projet plus « clé en main » car l’art contemporain n’est pas facilement accessible à tou·tes. Pauline tisse d’abord des liens dans la convivialité, par sa simple présence et participation à la vie de quartier (à commencer par l’inscription dans l’autogestion citoyenne du local communautaire). Elle va ensuite à leur rencontre à l’aide de divers dispositifs participatifs dans l’espace public (murs de post-it, récolte de témoignages, etc.) et effectue des aller-retours incessants, dans une démarche de co-construction, afin de réaliser les éventuels ajustements nécessaires. Les arts et la créativité sont employés comme outils d’expression citoyenne, qui suscitent aussi des témoignages plus personnels, basés sur le vécu. Cela soulève des questions importantes comme la légitimité de l’intervention artistique professionnelle dans l’espace public par rapport à des formes moins reconnues telles que le graffiti, systématiquement effacé.

L’entièreté de la démarche contribue à la valorisation d’un patrimoine local – architectural, mais également immatériel, concernant les usages de l’espace public – tout en facilitant une réappropriation de leur lieu de vie par les habitant·es, qui agissent sur leur environnement. La mise en avant de l’originalité du style architectural d’une cage d’escalier par une des résidences l’a par exemple sauvée de la destruction. Les autorités communales ont plutôt décidé de la rénover et la repeindre. Les populations sont valorisées elles aussi. Les participant·es sont notamment nommé·es dans les brochures qui documentent chaque résidence (dans des formats différents), et reconnues en tant que guides temporaires de leurs quartiers lors des vernissages, amenées à le présenter à des spécialistes et amateur·ices d’art venu·es parfois de loin.

Cette action est centrée sur la participation citoyenne, elle suscite, à l’aide d’une démarche artistique, un débat public et crée du lien entre les habitant·es, l’artiste, le territoire, le patrimoine et le centre culturel. Elle libère une parole et une expression créative immédiatement, mais les graines qu’elle plante agissent plus profondément, notamment par la prise de conscience d’un certain pouvoir d’agir sur son environnement, d’un sentiment d’inclusion et de légitimité à prendre part aux actions culturelles qui peuvent y prendre place. Ce type de résidence s’adapte à n’importe quelles circonstances. Ainsi, une a pu être menée à l’été 2020, entre deux confinements et alors que les activités du centre culturel étaient réduites à néant, permettant d’entretenir un certain lien avec une partie du territoire et des populations.


Plus d’informations ICI

Centre culturel de Genappe – Les Rout’arts de la culture

Il s’agit d’une action culturelle développée par le centre culturel depuis 2016, en partant du constat qu’aucune de leurs actions ne touchait des bénéficiaires du CPAS (Centre Public d’Action Sociale). Une fois par semaine, la directrice du centre culturel et une animatrice du CPAS de Genappe accompagnent un groupe d’une quinzaine de personnes pour une sortie culturelle : visite d’un musée, spectacle, film, atelier créatif, café philo, etc. (collaboration avec des lieux culturels locaux tout autant que visites plus dépaysantes). L’enjeu principal du territoire auquel répond ce projet est la lutte contre l’isolement, ou plus précisément « lutter contre toute forme d’isolement en favorisant la rencontre, avec une attention particulière à la mixité des publics ». Son objectif général est de mettre en place des dispositifs favorisant l’échange et la rencontre à travers des actions socio-culturelles ou socio-artistiques.

En tant qu’animatrice du groupe depuis cinq ans, Émilie Lavaux est aux premières loges pour observer directement les effets de l’action, à court, moyen et long terme sur les Rout’arts, l’évolution de leur mobilisation des droits culturels. Outre ces observations directes, alimentées par des échanges informels lors de chaque séance, des évaluations sont réalisées avec les participant·es deux fois par an, en fin de semestre. Plusieurs dispositifs d’animation ont été expérimentés au fil des ans (photo-langages, questions ouvertes, etc.). Le plus parlant est de demander à chacun·e de compléter des phrases du type « J’ai découvert… », « J’ai été ému·e/choqué·e/surpris·e par… » qui permettent de s’interroger sur les vécus et ressentis collectifs et individuels. L’inscription de l’action dans les enjeux du territoire et par rapport à l’exercice des droits culturels est évaluée au moins annuellement par l’équipe et les instances, notamment à l’occasion de l’écriture du rapport d’activités. Un bilan plus global a été effectué après cinq ans.

Une grande interrogation du centre culturel (et une attente envers la collaboration avec la Plateforme) se situe d’ailleurs dans l’appropriation (ou la création) de moyens et outils pour réaliser ce même genre d’observations au sein d’un groupe beaucoup plus vaste, ou concernant des événements plus ponctuels.

Au fil de ces rendez-vous hebdomadaires – et alors que leurs pratiques culturelles étaient souvent très limitées jusque-là, de par leur isolement et leur précarité, notamment – les Rout’arts exercent leur droit d’accès à la culture et à l’information en matière culturelle, dont les conditions sont assurées par le centre culturel. L’accès économique est garanti par la gratuité des activités ; l’accès physique et géographique par l’organisation des transports (camionnette, autobus, train) et la réservation des activités ; l’accès temporel par un horaire adapté à leurs réalités socio-économiques (souvent innocupé·es) ; l’accès symbolique ou intellectuel par une importante médiation déployée (guides, discussions en amont pour rassurer sur les codes sociaux et culturels des lieux visités, etc.)

Ils et elles découvrent, expérimentent et développent des pratiques culturelles qui leur étaient jusque-là peu familières. Certain·es se sont ainsi rendu·es pour la première fois au théâtre ou à l’opéra, ce qui provoque parfois des émotions intenses, pas toujours évidentes à gérer. D’autres ont découvert qu’il·elles avaient droit à des tarifs réduits dans de nombreux lieux culturels via les Articles 27 distribués par le CPAS et ont commencé à les utiliser indépendamment du cadre proposé par le centre culturel. Sur le long terme, beaucoup de Rout’arts se sont investi·es dans divers projets citoyens et participatifs (bénévolat au centre culturel, Télévie, boites à cadeaux, etc.) L’une d’entre elle a même lancé son propre projet de lutte contre l’isolement, les « jeudi papote » au centre culturel. Si certains individus s’autonomisent et s’investissent ailleurs, ce n’est pas le cas du collectif qui ne montre aucune volonté d’indépendance, malgré les efforts mis en place. Par exemple la proposition que le groupe (ou une partie) prenne en charge la réservation des activités et/ou des transports n’a pas pris. Même au niveau de la convivialité, il·elles aiment se retrouver ensemble pour discuter, boire un verre ou manger un morceau avant ou après l’activité proposée, mais si le centre culturel ne l’encadre pas, cela ne se fait pas. Une partie du groupe s’est lancée en 2019-2020 dans un atelier de théâtre-action, où elle a développé largement sa liberté d’expression créative, travaillé son estime de soi. D’autres se contentent de participer de manière plus ou moins assidue et enthousiaste aux activités proposées, en évitant parfois sciemment celles qui ont un versant plus créatif, tout en profitant du moment de convivialité.

Cette sociabilisation est un élément essentiel de l’action : le plaisir de la découverte culturelle est accentué par le plaisir de le faire avec les membres du groupe, qui apprennent à se connaître au fil du temps, au point de créer une véritable cohésion de groupe. Chez les Rout’arts, la construction de cette identité de groupe, le développement de cette nouvelle communauté culturelle à laquelle il·elles adhèrent librement ne se limite pas à un sentiment interne. Au départ il·elles s’identifiaient et étaient identifié·es comme « le groupe du CPAS », avant de devenir le « groupe des Rout’arts », (re)connu comme tel par le centre culturel et ses partenaires, mais aussi les autres habitant·es du village. En termes de regard sur soi et de dignité, il s’agit d’un pas énorme.

Le droit de participer à l’élaboration et la mise en œuvre des programmes est également travaillé et de plus en plus exercé par les Rout’arts. Ils et elles ont en effet force de proposition et de décision concernant la programmation des activités du semestre à venir. Les propositions sont de plus en plus abondantes, ce qui pourrait démontrer une progression de l’accès à l’information en matière culturelle : où la trouver, de quelle manière ? Même si une ouverture à d’autres manières d’envisager le monde, à travers les arts, le patrimoine, etc., est clairement travaillée au sein du groupe, la progression de l’esprit critique et des capacités de débat n’est pas manifeste.

Il est important de remarquer que la cessation complète des activités en présentiel due à la crise sanitaire a fortement impacté cette action, interrompue de longs mois. Un suivi a été proposé en ligne avec diverses activités en live Facebook, afin d’entretenir la cohésion de groupe et ne pas laisser les membres retomber dans l’isolement. Cependant, le succès fut mitigé, les participant·es n’ayant pas toujours les outils numériques à leur disposition ou une maitrise suffisante, et se montrant peu assidu·es lorsque c’était le cas.


Plus d’informations ICI et dans le Rapport d’activités du centre culturel de Genappe 2019, pp. 67-74.